Technicien d’études mécaniques au sein du service R&D, Marc Vaucoret est également joueur de tennis-fauteuil depuis trois ans. Son parcours est à nul autre pareil. Retour sur ses états de… service.
« Il ne savait pas que c’était impossible, alors il l’a fait. » Au vu de son parcours atypique, Marc Vaucoret pourrait parfaitement faire sienne cette citation, très utilisée dans le monde du sport et du travail. Deux univers fréquentés par cet homme au destin si singulier. Rien ne prédestinait en effet Marc à travailler dans l’industrie et à participer à des compétitions de paratennis. Ce jeune quadragénaire a d’abord exercé ses compétences durant dix ans dans l’immobilier. « Formé sur le tas » chez Century 21 comme agent immobilier, passionné par son métier, il est devenu responsable de l’agence de Saint-Laurent-de-Mure.
Un grave accident et « la volonté de batailler »
Une ascension professionnelle soudainement stoppée en mars 2015 par une grave chute, chez lui. « En faisant des travaux, je suis tombé d’une échelle, de deux mètres de haut. Diagnostic : fracture d’une vertèbre », explique aujourd’hui très simplement Marc, dont la paralysie l’a contraint à huit mois d’hospitalisation. Et même après six opérations, les médecins lui prédisaient le pire : ne jamais pouvoir remarcher un jour. Mais si à l’impossible nul n’est tenu, Marc a toujours conservé « la volonté de batailler ». « C’est mon caractère », souligne ce papa de deux jeunes filles, qui ont fortement compté dans son processus de reconstruction. Sa rééducation au long cours s’est déroulée par petites étapes. D’abord en déambulateur puis avec des béquilles. « Dès que j’ai senti des petites contractions musculaires et une fois la phase d’acceptation passée, j’étais à fond », raconte-t-il.
De l’immobilier à l’industrie, l’art du rebond
Fin 2015, il est temps pour lui de reprendre du service. Néanmoins, Marc fait face à sa nouvelle réalité et les difficultés - physiques - de faire visiter des maisons l’obligent à explorer d’autres domaines d’activité. Ce sera le dessin industriel. Il entame en 2017 une formation dans ce domaine à Lyon (7e) dans une école de reconversion professionnelle. Motivé par les cours, même s’il supporte mal le fait de se rasseoir huit heures par jour. Encore une fois, Marc fait preuve d’une résilience à toute épreuve et devient major académique. « J’étais très content de cet honneur, car je l’avais annoncé à mes professeurs. Cette année 2017-2018 fut pour moi très enrichissante », témoigne celui qui réalisera son stage de fin d’année dans une société d’usinage plastique. Les deux années suivantes, il poursuit ses études pour obtenir un bachelor en conception de systèmes mécaniques. En parallèle, comme un clin d’œil à son grand-père, en poste sur les lignes d’assemblage de Renault Trucks à Bourg-en-Bresse, il rejoint le constructeur de poids lourds. Comme stagiaire puis alternant. Son diplôme en poche, il doit se dessiner un avenir au moment où le Covid bat son plein. Mais une nouvelle fois, le mot « impossible » ne fait pas partie de son vocabulaire. SAMSON le recrute au printemps 2021 comme concepteur mécanique débutant. Devenu expert, ses missions reposent sur le développement et l’amélioration de la gamme de vannes conçues et fabriquées sur le site de production. Marc a, dans un premier temps, opéré sur la vanne haute pression type 3252 avant de basculer sur les vannes agro-pharma (3347 mais aussi 3349 et 2371).
« Rigoureux et ouvert d’esprit »
Ce qui lui plaît particulièrement dans son quotidien professionnel chez SAMSON ? « La bonne entente avec mes collègues, la diversité des tâches et des appareils sur lesquels je travaille et les projets transverses auxquels je participe. » Comme celui qui constitue un enjeu important pour l’entreprise : trouver des substituts aux PFAS, ces composés chimiques polluants, utilisés dans divers domaines industriels et objets du quotidien. En tant que technicien d’études mécaniques, il se définit lui-même comme « rigoureux et ouvert d’esprit ». Un point essentiel, à ses yeux, dans la conception « car c’est en allant au bout de chaque sujet qu’on découvre des choses ». « Il ne faut jamais dire que c’est impossible », récite comme un mantra ce père de famille qui s’est lancé dans le tennis-fauteuil en 2021, après avoir hésité avec le basket.
Horaires aménagés et mécénat
« Je voulais être face à moi-même, pas tributaire des autres pour m’entraîner », justifie ce sportif de 43 ans. L’essai s’avérant concluant, Marc a commencé par un entraînement par semaine. Aujourd’hui, c’est entre trois et quatre chaque semaine, pour celui qui s’est fixé des objectifs ambitieux (lire encadré ci-dessous).
Pour l’aider à les atteindre, SAMSON lui a proposé un aménagement de ses horaires de travail depuis novembre 2023. L’entreprise le soutient également financièrement, ce qui lui permet notamment de s’inscrire à plusieurs tournois dans l’année. Licencié à Miribel (Ain), il a participé à sa première compétition nationale en février 2022. Parti de la 260e place, il fait désormais partie des 30 meilleurs Français de tennis-fauteuil (juin 2024). Avec Marc Vaucoret, décidément, rien n’est impossible.
Joël CHICOUARD
Marc Vaucoret participe du 27 au 30 juin aux championnats de France en individuel à Honfleur. Sur la terre battue normande, il tentera de faire bonne figure, alors qu’il vise surtout une progression au classement national de tennis-fauteuil. « Dans les deux ans à venir, j’espère pérenniser mon classement dans le Top 15 français (l’équivalent de la 1ère Série), indique-t-il. Si j’y arrive, tout est ouvert. Disputer des grands tournois internationaux, ce serait ‘le kif’. »
Un Grand Chelem ? Les Jeux paralympiques ? « C’est compliqué, au vu de mon âge (43 ans). Mais on verra... Je veux aller au bout de ce que je peux faire. Je suis un besogneux, insiste-t-il. J’ai besoin de répéter mes gammes. » À l’image de son travail de développement sur les vannes SAMSON, Marc veut continuer à améliorer ses coups droits, revers et services pour performer en France ou à l’étranger (tournoi international à Turin fin juillet). Il assure ne pas se mettre trop de pression et demeure confiant : « Je suis un peu en avance sur les temps de passage que je me suis fixé. »
Alia Begisheva
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